rose ♦ too much secrets.

V e r s i o n . o f f i c i e l l e

« Mathea est née à Londres, à Sainte Mangouste, comme une gentille petite sorcière. Mathea a un papa et une maman, comme n'importe qui. Mathea est fille unique, comme certains. On ne sait pas trop ce que font les parents de Mathea ; ils ont un poste important, c'est sûr, et rapportent beaucoup d'argent à la maison. Mais Mathea est décidément trop bonne avec les autres et trop modeste pour se vanter de tout cela. Mathea est au dessus de tout cela. Mathea est une artiste, une vraie, qui compose des mélodies à couper le souffle de ses jolis doigts longs et fins. Mathea est une amie digne de confiance, une oreille exceptionnelle qui peut tout entendre et vous soulager de toute votre douleur. Mathea a un joli rire, clair, qui fuse toujours lorsque vous en avez le plus besoin, et un sourire qui réchaufferait le plus gelé des cœurs. Mathea est une personnification de la gentillesse. Mathea est un peu naïve... mais pas trop. Mathea suit ses études sans vraiment s'y accrocher, et personne ne sait ce qu'elle veut faire lorsqu'elle en aura terminé. Certains disent qu'elle sera une merveilleuse épouse et mère au foyer. On peut penser que ce n'est pas une perspective d'avenir ; mais il s'agit de Mathea, et dès lors, il peut s'agir du rêve de toute une vie. En toute honnêteté, on ne dira pas que c'est une grande perte - peut-être pour elle, mais pas pour le reste du monde. Mathea n'a jamais été une grande lumière.

Mathea est du genre timide, elle n'ose pas aller voire les gens, et quand on lui adresse la parole, elle ouvre ses grands yeux ébahis comme s'il s'agissait d'un honneur auquel elle n'aurait jamais prétendu. Après ça, vous êtes son ami pour la vie - sans vous coller jour et nuit, elle ne vous lâchera pas et vous soutiendra toujours. En tant qu'amie, c'est la meilleure - elle vous fait rire avec ses bêtises, vous fait penser à autre chose avec ses douze mille vulgarités qui sortent de sa bouche à la minute, vous met du baume au cœur en parlant de grandes batailles - pour Mathea, la vie est une bataille, de même que la lutte contre le prof d'Astronomie qui ne pointe jamais précisément les étoiles. C'est la confidente en titre à Poudlard, tout le monde se jette sur elle pour lui raconter ses secrets. Certains essaient de se servir de sa légère bêtise pour connaître les secrets des autres, mais elle n'a jamais trahit personne. Un cœur pur, cette fille.

Elle semble parfaite, comme ça. Mais c'est pas vrai, faut pas croire. On a déjà remarqué comme elle s'embrouille parfois dans ses histoires, les rares fois où elle parle d'elle. Ment-elle ? Invente-t-elle des mensonges pour paraître plus intéressante ? On tâtonne mais on se doute bien qu'elle cache quelque chose. En plus de ça, aux repas, elle se sert toujours avant tout le monde pour avoir les meilleures parts. Elle qui paraissait si gentille, c'est en fait une sale gamine égoïste. C'est bizarre, non ? ... Et pire encore. Elle n'a jamais eu de petits amis. Enfin, un, un seul. Cette année, d'ailleurs. C'est pas qu'elle attire pas les garçons, c'est qu'elle refuse. Elle a décidé de finir nonne ou quoi ? Quoique. Peut-être après tout qu'elle ne les attire pas, qui sait ? Mathea, c'est pas la fille la plus originale qui soit. Elle est gentille, elle est drôle, mais à part ça... Elle semble ne pas avoir vraiment de personnalité. Comme si elle n'avait jamais vécu. »

T r i s t e . r é a l i t é

« C'est ce qu'ils croient. Et ils en sont heureux. Ils me pensent un peu plate, et je suis pas là pour les contredire, je ne suis pas ce genre d'adolescente désillusionnée aux pensées tellement profondes. Non, pour être désillusionnée, il aurait fallu qu'à une époque j'eu des illusions. Mais non. On m'a fait naître, on m'a plongé dans la merde, dans une merde profonde et puante, d'où je n'arrive pas à sortir. Ça n'a pas changé, ça ne changera pas, c'est tout. Alors je mens. Aux autres, à tout le monde. Pas pour avoir l'air plus cool, pas parce que j'ai honte, mais parce que même moi je finis par y croire. Oui, oui, j'ai une jolie famille riche et équilibrée. Oui, oui, tout va bien. C'est drôle, ils se contentent de peu... Ils se contentent de trois informations fausses et inutiles sur mon passé, puis ils me racontent leur vie, leurs propres secrets. Sûrement n'est-ce que par politesse, par intérêt. Mais ils s'en foutent complètement de moi.

Ils s'en foutent de la vérité. Que mes parents sont des moldus. Que je suis née dans une clinique pourrave de ma banlieue pourrave. Oh, et bien sûr, que je suis pauvre. Qu'on m'a pas seulement plongée dans la merde à ma naissance mais qu'on m'y a aussi enfoncée dans mon enfance. Que ma mère avait à peine dix-sept ans le jour où elle a accouché et qu'elle savait à peine comment me porter, me nourrir. Qu'un jour mon père est entré dans ma chambre. Que la nuit suivante il est revenu. Puis qu'il a continué ces saloperies jusqu'à ce qu'il claque. Jusqu'à ce qu'il claque en se faisant percuter par une autre voiture en sortant à peine la sienne de la place de stationnement, alors que je le fixais avec haine. Que je suis peut-être la cause de cet accident. Que c'était peut-être ma première démonstration de magie. Que je suis peut-être un monstre, que je n'en suis même pas sûre moi-même. Que j'ai commencé à me faire appeler par mon second prénom à cette époque. Que je rêvais juste de mourir, même pas d'une autre vie à ce moment-là. Que quand la lettre de Poudlard est arrivée je l'ai vue comme une occasion de partir, pas une chance de mieux vivre. Que ma vie, aujourd'hui, c'est la leur. Leurs secrets, leurs histoires, que je n'ai plus de vie à force d'écouter leurs conneries.

Parfois, je ris. Ils me racontent leurs soucis et je ris vraiment, sincèrement. Est-ce que le fait que le garçon de leur rêve ne leur ait pas envoyé le hibou prévu mérite qu'elles se plaignent ? Et si je leur racontais mon histoire ? Je meurs, j'étouffe. J'ai voulu me protéger, oublier, les protéger eux, les préserver, eux. Et finalement, c'est moi que ça bouffe. Toutes mes histoires, toutes les leurs. C'est trop. J'ai l'impression de n'être plus rien qu'une oreille, qu'un objet qu'on balance, qu'on s'échange.

Ce n'est pas comme si j'avais la haine contre eux. Comment pourraient-ils savoir ? Il semblerait que je joue mon rôle à la perfection. L'amie qui rie, qui écoute, qui console, mais qui ne ressent rien. Et parfois j'ai l'impression que c'est réellement ce que je suis. »

Merci beaucoup
Bon, voilà, fiche bâclée et terminée, j'avais envie de faire un personnage un peu plus sérieux que mes foufous habituels, donc ça s'voit à peine que j'ai pas l'habitude xD

Bienvenue