In My Fields Of Paper Flowers .. || Sarah

Sarah & Ariel

In my field of paper flowers
And candy clouds of lullaby
I lie inside myself for hours
And watch my purple sky fly over me

Swallowed up in the sound of my screaming
Cannot cease for the fear of silent nights
Oh how I long for the deep sleep dreaming
The goddess of imaginary light

EVANESCENCE - Imagirary

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Quelques nuages parsemaient le ciel d’un azur étonnamment éclatant en cette fin de matinée d’une journée hivernale. Si la chaleur n’était pas au rendez-vous, le soleil faisait son possible pour sauver l’honneur. Aimable de sa part... Moi, je n’avais ni rien ni personne à sauver, si ce n’est mon ego démesuré. J’ai détaché mon regard du firmament pour le projeter vers l’étendue d’eau qui me faisait face ; un lac. Entre ce grand marais et le plafond saphir, les dégradés de bleu étaient au grand complet. J’ai avancé. Je me tenais seul aux abords de ce puits de plénitude, et le calme m’envahissait doucereusement de son manteau de sérénité. J’ai pensé à eux, ma famille. Je tenais dans mon esprit leurs dernières mémoires ; seul au fond de moi existaient-ils encore. Seul, je l’étais incroyablement : la plupart des sorciers ont rejoint Pré-au-Lard, et aucun ne s’est aventuré ici. Quelques bancs jonchaient les vastes étendues florales ; je me suis assis sur l’un deux, face à cet océan miniature d’un réconfort certain pour mon esprit torturé, ravagé par le destin. J’étais un adolescent haï, je ne le savais que trop bien. Seulement, aucun ne pouvait savoir, aucun ne pouvait comprendre. Au fond, je n’en voulais à personne… Bref, j’ai passé en revue tout mes souvenirs, empoigné par la mélancolie. Des images ou tant de sourires apparaissent, tant de rires éclatent. J’étais assez subjectif ; l’insouciance et le bonheur m’exaspéraient. Riez donc, mais la vie est bien moins drôle qu’on ne le pense… J’ai songé à cette inondation au troisième étage : c’était inquiétant, les professeurs me semblaient sens dessus dessous. Qui pouvait-bien en vouloir à cette prestigieuse école ? Le mage noir était tombé depuis bien longtemps…

Le temps est passé. Bien que le paysage fût d’une monotonie sans bornes, je ne me lassais pas de la quiétude de l’endroit. Cependant, je n’aurais jamais pu prévoir ce qui allait me tomber dessus… Elle est arrivée comme à son habitude : droite, respirant l’assurance, et hautaine. Comment faisait-elle pour sembler si sûre d’elle ? Ce ne devait être qu’un masque … Enfin, le pire était qu’elle devait être ma seule compagnie en cet instant. Serpentard elle était, ainsi étais-je aussi. Je me suis redressé d’un bond, alors qu’elle n’était plus qu’à quelques mètres… Sarah. Le sarcasme et le rabaissement, ça nous connaissait plutôt bien, aussi m’apprêtais-je déjà à recevoir une cinglante remarque de sa part. Pourtant, rien ne vint. J’ai hésité. Je n’aurais-su dire pourquoi. J’ai serré les dents quand elle s’arrêta à ma hauteur. Son arrivée venait de rompre tout l’impression de calme & de bien-être. J’étais déjà agacé, cette fille avait un don. Je dois avouer que son sens de l’humour et ses attitudes m’impressionnaient, me ressemblaient vaguement ; mais jamais je ne l’avouerais. Je ne me contins plus :

« Qu’est-ce que tu fiches ici ? »

Je l’avais presque dit comme un reproche.