Ramène ta fraise ! [ Kiri & Robyn ]

La cloche sonna, annonçant la fin de l'heure de ce cours interminable aux yeux de Keane. Comme il fut le dernier arrivé, il fut le premier à être dehors, comme toujours.
Il avait déjà oublié le thème du cours d'aujourd'hui. Il avait passé l'heure à confectionner des boulettes de papier pour se créer une réserve pour sa prochaine bataille. La seule chose qu'il avait en tête maintenant était la pause de plusieurs minutes qu'ils avaient, et qu'il pouvait passer dehors à fumer, rigoler avec ses potes, essayer son nouveau sort sur un malchanceux, bref, dehors, il se sentait assez libre. Il descendit les escaliers quatre à quatre, enfin, c'est juste une façon de parler, il les descendit le plus rapidement possible et arriva dans le hall d'entré, déjà très encombré. Evidemment, la sonnerie avait retentit, et tout le monde se précipitait pour prendre un bol d'air frait avant la reprise des cours.
Il s'arrêta à quelques marches du sol ce qui lui permettait de surplomber la foule et peut-être de repêrer des gens connus, à qui il avait envie de parler.
Des chapeaux pointus noirs, des cheveux colorés, rien de très repérable en somme. En effet, comment repérer une personne dans une foule habillée identiquement ? Mais il entendit un rire, un rire qu'il connaissait par coeur maintenant. Celui de Robyn. Il souria de toutes ses dents, sentit un sentiment de joie l'envahir, ce qui était courant quand il voyait Robyn, et essaya de la repêrer dans cette foule compacte. Ne rencontrant pas ses yeux bleus il décida d'employer les grands moyens et de l'appeler

__ » ROBYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYN !!

Une bonne moitiée des personnes présentes dans le hall tournèrent la tête vers lui, certains étaient surpris, d'autres étaient souriants. Le silence se fit pendant quelques seondes, comme à chaque fois qu'un cri était poussé. Il faut dire qu'il était courant que Keane et Robyn s'appelent de la sorte quand l'un ne trouvait pas l'autre. Et les habitués du hall pendant ces heures ne relevaient même plus la tête à l'entente du cri. Keane fit un sourire en coin aux personnes qui le regardaient toujours, et leur dit

__ » Désolé de vous déranger dans vos conversations, mais j'avais besoin de m'exprimer telle une bête sauvage !!

Quelques rires retentirent, mais il n'y fit pas vraiment attention. Il tendait l'oreille en l'attente d'une réponse de Robyn. Il savait qu'elle était là, maintenant, aller savoir si elle avait décidé de le faire languir, ou de lui répondre. Les taquineries n'étaient pas ce qui manquaient dans leur relation. Son sourire s'élargit quand il n'entendit pas de réponse de sa part

__ » ROBYYYYN !! JE SAIS QUE T'ES LA ! NE M'OBLIGE PAS A DANSER LA MACARRENA POUR TOI, JE L'AI DEJA FAIT !!

Des rires fusèrent une nouvelle fois d'un peu partout. Bon nombres de personnes se souvenaient de la fois ou il avait danser pour se faire remarquer parce que Robyn ne répondait pas à son appel.
Il tendit l'oreille encore une fois à l'affut d'une réponse quand il perçut

__ » KEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANE !! NE DANSE PAS JE T'EN SUPPLIES !! J'AI PAS ENVIE D'UN AUTRE MASSACRE !!

Un sourire fendit son visage et il tourna la tête dans la direction d'où venait le cri si précieux.
Il la repéra tout de suite, ses cheveux blonds tombant en cascade sur ses épaules, ses yeux bleus éléctriques, son allure. Il était fier de la connaitre, fier de l'avoir un jour rencontrée, fier d'être proche d'elle.

Elle se tenait près des portes d'entrées, c'est à dire à l'opposé de lui, adossée négligement sur le mur, un air revêche sur son visage faisait plisser son nez. Elle était avec quelques amies qui rigolaient ouvertement. Il était sur qu'elles rigolaient à propos d'une chose que Robyn leurs avait dit sur lui, mais ça ne le dérangeait pas. Entre eux, c'était toujours comme ça, ils étaient pareils, et il savait que rien n'était méchant venant de sa part. Il croisa son regard et lui tira la langue avant de lui faire un signe de la main

__ » RAMENE TA FRAISE !!

Il joignit de geste à la parole et fit un mouvement du bras pour le dire de venir le rejoindre.
Il sourit de plus belle en la voyant, plus que l'entendant, soupirer. Il la connaissait par coeur, et savait qu'elle detestait quand il faisait ça. Mais il ne lui laissa pas le temps de refuser, il s'assit sur les marches et l'observa de loin, se faufiler entre les personnes présentes pour venir le rejoindre.