All or nothing at all [Libre]

All or nothing at all [Libre] 587795feat

La salle des professeurs… Un repaire pour tous les adultes évoluant au sein du système scolaire – le petit personnel mis à part –, un lieu de détente et de rencontre où, qui plus est, on sert du café généralement d’assez bonne qualité. Un décor simple mais au confort suffisant, un intérieur digne de laisser l’envie de rester là un moment vous envahir. Oui, la salle des professeurs était un endroit privilégié de Poudlard. Ce n’était pas le Directeur qui allait dire le contraire.

Certes, il n’était pas un fervent adepte de l’ambiance de bavardages qu’on pouvait trouver là. Pas plus qu’il n’appréciait la compagnie de blagues peu reluisantes au sujet de tel ou tel élève qui avait fait – ô Merlin, mais vous ne saviez pas ça ? je vais vous raconter ! – ou de discussions tout à fait autres, plus sérieuses, sur les programmes scolaires. Jusqu’ici, Sulphureus se contentait de sourire, en entendant ces histoires, après tout, il fallait bien que quelque chose puisse égayer la vie des enseignants dans ce château… mais depuis qu’une mauvaise blague perdurait aux étages supérieurs du bâtiment, le Directeur se montrait plus soucieux. Son sourire se faisait plus discret et il lui arrivait même assez souvent d’être perdu dans ses pensées, en quête d’une réponse qui ne venait pas.
Il était temps d’enquêter sérieusement sur cette farce qui ne devait pas venir d’un tout jeune élève, assurément. Sulphu avait mis tous les professeurs sur le coup, histoire de résoudre le problème le plus rapidement possible, mais cette foutue blague était, selon toute apparence, mieux construite qu’elle n’en avait l’air de prime abord. La première chose que purent remarquer les professeurs et le Directeur, ce fut le fait que tous leurs contre-sorts ricochaient sur la surface plane de ce qui semblait n’être pourtant que de l’eau… Il y eut aussi quelques accidents, un ou deux membres du personnel ainsi que quelques élèves qui se retrouvèrent paralysés alors qu’ils avaient touché la surface maudite…

Non, décidément, tout cela n’était pas normal. Et un élève de cycle inférieur n’aurait jamais pu produire une chose pareille. Il avait fallu une certaine puissance pour réussir à créer un champ capable de circonscrire l’inondation aux étages supérieurs uniquement – selon les lois de la physique élémentaire, que même les moldus connaissaient, il était évident que la pesanteur faisait que l’eau aurait dû descendre et que seuls les cachots et les premiers étages auraient dû, logiquement être inondés. Ce n’était pas le cas. Et cela laissait entendre que le maléfice lancé pour cette farce imbécile n’était pas l’œuvre d’un idiot.

En poussant plus loin les hypothèses et les déductions, on pouvait imaginer que les élèves de Serdaigle et de Gryffondor, logés dans les étages supérieurs étaient peut-être étrangers à ce phénomène. Qui aurait été assez fou pour inonder sa propre salle commune ? Ceci dit, on voyait tellement de choses bizarres, de nos jours, que Mr Higgins ne pouvait décemment pas garder cette déduction en tête de liste : il était également très probable qu’un élève de Serdaigle ou de Gryffondor ait lancé ce sort néfaste pour se retrouver plus près d’un élève d’une autre maison, admettons plus encore : pour se rapprocher d’un élève et peut-être même dormir à ses côtés. A ce rythme-là, plus rien n’était sûr. Et Higgins devait se rendre à l’évidence : tant que cette inondation gênerait les mouvements de tout le monde à Poudlard, il y aurait du grabuge dans les étages inférieurs. Et le pire dans l’histoire, c’était que lui, Directeur du prestigieux Collège, savait pertinemment que si rien ne changeait, tout allait lui retomber dessus. A commencer par le Ministère, où travaillaient bon nombre de parents d’élèves…

Dans son propre bureau, il était un peu difficile de se concentrer sur le problème. Entre les portraits qui ronflaient sans cesse ou celui, ô combien bienveillant d’Albus Dumbledore, rester au calme était pratiquement chose impossible. Il aurait fallu bâillonner chaque tableau pour n’en écouter qu’un à la fois, aussi, car tous les anciens directeurs de Poudlard avaient leur petite théorie sur le sujet. C’était malgré tout avec Dumbledore que Sulphureus se sentait le plus à l’aise pour discuter, il y avait dans les yeux du vieillard comme une étincelle qui redonnait de l’espoir, et c’était quelque chose de très important, en cette période troublée.

Mr Higgins était donc aujourd’hui dans la salle des professeurs. Au calme. Il réfléchissait à tout cela, une tasse de café à la main, en regardant par la fenêtre dont il avait, avant de s’y accouder, frotté le rebord avec une lingette désinfectante. Petite manie qu’il avait également appliquée à la tasse qu’il tenait en main et au bec verseur du thermos. Sait-on jamais…

Lorsque la porte de la salle s’ouvrit, le sorcier ne se retourna pas immédiatement. Il ne rechignait pas à rencontrer les autres membres du personnel. Après tout, peut-être quelqu’un avait-il une idée de ce qui pouvait bien se tramer dans les étages supérieurs du château…

Le silence régnait dans la salle de Métamorphose. Assise à son bureau, Domino dormait profondément. Oui, elle dormait, assise sur une chaise, dans sa salle de cours. D'ordinaire, la jeune femme n'avait pas le sommeil léger, et ne pouvait s'endormir que dans la pénombre et le silence. Mais là, la fatigue avait empli son corps, et se reposer était devenu nécessaire. Deux nuits sans fermer l'œil. Deux nuits que l'animagus avait passé dehors, transformée en louve, à courir, à réfléchir. Domino aimait la sensation d'être dans un corps d'animal. Celui d'une louve encore plus. Elle sentait certaines choses à des kilomètres à la ronde, pouvait bien voir la nuit. Et puis courir. Courir dans la forêt en évitant les était une des activités préférées de la professeur, quand elle n'était pas avec Taylor ou en cours. Domino ne s'imaginait pas vivre sans la possibilité de se transformer à tout moment.
Des hululements virent troubler le doux silence. C'était le hibou de Miss Clark qui devait probablement avoir faim. Ces petits cris réveillèrent Domino, qui poussa un grognement d'exaspération. Elle jeta un coup d'œil vers l'horloge qui se trouvait au fond de la salle de métamorphose. Cela faisait déjà plusieurs qu'elle dormait. Après ce long sommeil, la jeune professeure avait maintenant envie d'un café... Ah, le café ! Entre Dom' et le café, c'était toute une histoire d'amour. Autant, la jeune femme n'était pas très gourmande, elle ne mangeait pas grand chose ; autant elle ne pouvait se passer de boire de cette boisson légèrement amère. Et puis, rien de tel pour se réveiller. La sorcière s'étira, comme un chat qui venait d'émerger d'une longue et paisible sieste, avant de quitter sa chaise peu confortable. La jeune femme dénoua sa queue-de-cheval, laissant flotter dans le vent ses longs cheveux. Puis elle se dirigea vers la cage de son hibou. Si déjà il l'avait réveillé, autant s'occuper de lui. Sparrow (moineau en anglais) -tel était son nom- était le messager de Domino depuis qu'elle était entrée à Poudlard. C'était un hibou grand-duc au plumes d'un brun clair, avec quelques unes blanches. Une fois l'oiseau rassasié, la sorcière retourna à son bureau chercher sa baguette. Dom' mit sa baguette en poche, puis saisit son blouson en cuir, au cas où elle décidait de se promener dehors après.

Domino s'arrêta au détour d'un couloir. Elle était devant la salle des professeurs. Un lieu où les élèves n'avaient pas le droit d'aller. Un paradis quoi... Non pas que la professeure n'aimait pas ses élève. Au contraire, la sorcière adorait dispenser des cours ; mais certains élèves étaient assez indisciplinés. Il est vrai que la métamorphose n'est pas la matière la plus simple, mais bon, grand nombre d'élève aimait ses cours. Dom' ouvrit la porte, et s'engouffra dans la petite salle. La jeune femme s'avança vers la machine à café, et sortit sa baguette ; avant de murmurer # Accio Tasse #. Une petite tasse rayée blanche et rouge vint se loger dans la main de la sorcière. Cette dernière la remplit de café, avant de se retourner vers la grande table. Le directeur était assis là. Oups... Domino ne l'avait même pas vu. Le directeur de Poudlard était un homme d'une cinquantaine d'années, qui semblait quelque peu sévère, mais Domino lui trouvait un certains charme. C'était un homme en tout cas assez sympathique. Ne sachant pas si il voulez être seul, la jeune femme s'avança vers lui et lui demanda :

- Bonjour Sulphureus. Je peux m'assoir là ? Ou vous voulez travaillez seul ?

Domino souria en attendant la réponse, sa tasse de café brûlante à la main. Elle rapprocha le petit récipient de sa bouche, avant de boire une gorgée. Dom' sentait le liquide bouillant passait dans sa gorge, lui donnant une sensation de satisfaction.

» (m) never say never. libre.
» « Help I need somebody ! » || Libre