Angelina Weather Rhys

Il était une fois

Le temps n'était pas au plus beau en cette journée d'équinoxe d'été. Pourtant, les météorologues avaient annoncé qu'il en serait autrement. Comme quoi, on ne peut se fier aux spécialistes, le temps est aussi imprévisible que l'être humain lui même. Une jeune femme, venait tout juste de s'asseoir. Ses mains tremblaient, elle venait d'appeler son mari, pour lui annoncer que les douleurs étaient de plus en plus présentes. Elle avait peur, car il s'agissait là, pour elle, d'une nouveauté. D'ici plusieurs heures, Mary Shore épouse de Henry Rhys allait mettre au monde une petite fille. Fruit d'un amour passionnel, ce petit être qui allait ressentir une vive douleur d'ici quelques instants, ne pensait pas encore à son avenir. Plus les heures passaient, et plus la jeune femme était effrayée, se rappelant tous les témoignages qu'elle avait pu recevoir auparavant. On lui avait dit qu'elle aurait mal, et qu'elle souhaiterait mourir, que nulle douleur n'en n'était comparable, et elle leur avait ris au nez. Son enfant était pour elle le plus beau cadeau qu'elle puisse recevoir. Pauvre folle qu'elle était... A présent, elle ne souhaitait qu'une chose que ce mal s'arrête. Et il s'arrêta enfin, peu après que des cris se firent entendre. « Angelina », c'est ainsi que Henry voulut appeler celle qu'il qualifiait comme étant son Ange. Ce prénom était celui de sa propre grand mère décédée, il y avait de cela plusieurs années, mais pour qui il avait porté en réel amour. Cependant Mary demanda une requête et voulut y rajouter le prénom de Weather, en rappel de cette journée. Le temps serait à tout jamais une chose primordiale pour la petite fille au teint aussi blanc que la neige, aux boucles rappelant les rayons du soleil et aux yeux reflétant l'image de l'eau.

Tout aurait pu être banal. La famille de moldus était heureuse, et rien n'entravait au rayonnement de ce bonheur. La petite Angelina apprenait à se mouvoir dans un monde qui lui apportait de plus en plus de surprises. Elle s'amusait et répondait en même temps à sa curiosité. Comme toute les petites filles de son âge, elle appréciait les contes de fées, et s'imaginait à la place des princesses. Peut être encore croit-elle au prince charmant? Bien sûr qu'il existe, cependant, elle ne l'a pas encore trouvé. La vie est parfois injuste. Et elle a pu s'en rendre compte nombre de fois. Tapie dans son coin, la petite fille jouait souvent seule. N'osant affronter le regard des autres, ils ne trouveraient rien d'intéressant en jouant avec elle. Si elle était susceptible de leur apporter quelque chose, c'était simplement de la naïveté, et donc un moyen pour eux de se moquer. Angie n'était rien pour personne, juste une connaissance, personne ne se rappelait de son prénom quelque temps plus tard. Parfois même, il arrivait aux professeurs de ne pas s'en rappeler. C'était un fait: jamais elle ne serait spéciale, et jamais elle ne serait quelqu'un pour une personne. Même si, elle se permettait de croire en certains rêves, sa raison revenait la frapper en pleine figure, pour lui rappeler qui elle était. C'était là une bien grande question : Qui était-elle? Pour ses parents, elle est tout ce qu'il y a de bon et de mignon dans ce bas monde, mais pour elle, ainsi que pour les autres aussi, ce n'est rien. Mais après tout, qui peut avoir la prétention de dire qu'il est quelqu'un?

Le temps changea encore une fois. Et les années étaient passées tellement vite, qu'elle avait l'impression de ne pas les avoir vécu. Et pour cause, elle se contentait de suivre la masse. Jusqu'à ce qu'une journée change le cours de sa vie. La petite fille de 11 ans venait tout juste de rentrer du jardin d'enfants. Malgré son âge avancé, elle y allait encore pour se renfermer sur elle même et s'inventer des histoires incongrues. Ce fut, donc, à la suite d'une histoire abracadabrante comportant des créatures magiques, un prince charmant et un meilleur ami imaginaire, que la petite fille arriva dans la maison familiale. Elle s'était dirigée, comme à son habitude, vers la cuisine, afin de prendre un verre de soda. Mais cette fois ci, elle fut détournée de son objectif, par CETTE lettre. Une lettre à son nom dont les inscriptions sur l'enveloppe avaient été manuscrites, et non informatisées. Elle se souvenait encore les mots qu'elle avait employé dans sa stupéfaction.

- J'ai le droit de l'ouvrir?

Bien entendu qu'elle en avait tous les droits, cependant la petite fille n'osait jamais rien faire. Cette hésitation est un signe marquant de ce qu'elle est. Et elle ne pourra jamais s'en défaire. Mais n'était-ce pas ici un caractère marquant de la part des Britanniques? L'histoire a prouvé qu'ils avaient longuement hésité avant de devenir une puissance mondiale à leur tour. Seulement, Angie ne deviendrait jamais une puissance. Non! Elle serait juste une sorcière d'après ce qu'elle pouvait apprendre. Et elle se complaisait enfin à croire que c'était peut être pour cette raison qu'elle n'était pas comme les autres. Une sensation étrange avait parcouru son corps, c'était comme si en apprenant cette nouvelle, elle sentait une mutation. Ce qui était totalement improbable en soit. Restant sur sa faim, la petite fille finit par demander à ses parents si ils connaissaient cette école, une dénommée Poudlard. Ils lui répondirent qu'ils pensaient cela impossible. Et la petite fille n'eut aucune autre réponse. Lorsque la rentrée sonna pour elle, Angelina fut émerveillée par tout ce qu'elle voyait. Elle avait l'impression que ses rêves devenaient réalité, ce qui l'incitait à rêver encore plus. « Un jour je serai quelqu'un. », voilà la pensée qui ne cesse de la guider. Son espoir de pouvoir exister en tant qu'être humain ou sorcière ne la quitte pas. Bien entendu, elle a toujours peur.

Et voici un exemple de ses réactions face à un environnement hostile. A présent, elle se trouvait dans le hall de l'école, elle était âgée de 14 ans. Baguette dans la poche, mains prises par des livres, la jeune adolescente marchait tête baissée afin de pouvoir rejoindre une sale de cours. Elle n'avait pas envie qu'on l'arrête, elle ne voulait pas qu'on la voit, elle voulait juste être elle, autrement dit une fille effacée, timide, indigne d'intérêts. Cependant, elle avait été victime d'une mauvaise farce, et s'était retrouvée trempée. A cet âge là, une personne normale aurait ripostée, mais pas Angie. Elle s'était juste contentée de se lever et de repartir, mais pas dans la même direction. Elle s'en alla plutôt du côté du parc, afin de se cacher pour pleurer. Une jeune fille sans grand caractère, qui se laisse faire, voilà qui elle était. Cela lui avait valut une heure de retenue, sa première pour tout avouer, et elle en avait été vraiment affecté. Une part d'elle, lui avait dicté de se venger, mais son bon sens avait fini par l'emporter. La vengeance n'entraine jamais rien de bon.

Et pourtant à l'aube de ses seize ans, la jeune fille bien pourvue par la nature, commençait à plaire. Elle était toujours celle que l'on ne regardait pas, et avec qui on discourrait que lorsque l'on avait un devoir à rendre. Cependant, elle plaisait à certains garçons. Et ce fut l'un d'entre eux qui noircit légèrement sa vision idyllique d'un prince charmant à l'amour parfait. Cela ne faisait que quelques jours qu'elle le côtoyait. Elle, qui était dans une première relation amoureuse vivait tous les moments de celle ci en se donnant entièrement à lui. Il était son présent, et devenait de plus en plus son avenir. Mais, il n'avait pas la même définition qu'elle de ce qu'était l'amour. Il ne la voyait que comme une fille parmi tant d'autres, et finit par se lasser de son caractère. Encore une fois, elle n'apportait rien. Il préféra la laisser en inventant une excuse des plus idiotes qu'elle n'ait eu à entendre jusqu'alors. Angie s'en retrouva profondément attristé, et en connaissant son premier chagrin d'amour, la jeune fille apprit à ne devoir compter que sur elle même. Et son côté enfantin reprit le dessus peu à peu. Elle préférait garder sa peine pour elle, et essayait de trouver du réconfort en aidant les personnes qu'elle chérissait.

Cette nuit là était semblable aux autres nuits. Angelina s'était couchée, il y avait de cela trois heures dans les dortoirs. Elle s'était assoupie dés qu'elle s'était allongée dans ses draps lourds. Cette dernière vision, de son ressenti vis à vis de sa rupture, lui avait donné l'impression qu'elle la revivait. Ses deux s'ouvrirent dans un même mouvement. Elle n'avait plus seize ans mais en avait dix huit à présent. Elle se retourna sur le dos, de manière à fixer le plafond qu'elle ne pouvait percevoir à cause de la pénombre. Un long soupir brisa le silence du dortoir endormi.

Finalement, ce n'était qu'un rêve.

Impatiente de voir Angie en action : j'adore ses traits de caractères. Un personnage prometteur qui colle parfaitement bien à Emilie, je trouve.

Bienvenue.