On en trouve des choses dans les bosquets ! (Fe Alexe)

Lorsque le temps est un peu gris, quand le vent se fait léger mais frais, l’extérieur du château possédait un charme fou. De quoi faire tourner la tête à quiconque avait un tant soit peu d’estime et de goût pour la nature et l’environnement. Ou tout simplement pour les belles choses, finalement.
Ce pays de vent, pays vêlé au soir de paille, Sulphureus avait appris à l’aimer. L’Angleterre n’avait rien à voir avec les contrées ibériques ensoleillées ni avec les paysages montagneux que l’on peut rencontrer ailleurs… Non, c’était un pays brumeux, souvent pluvieux, avec une faune et une flore tout à fait particulières. C’était une terre qui l’avait vu grandir, puis vieillir, après des haltes à gauche et à droite, à la recherche d’autre chose…

Au bord du soir, pas encore tout à fait le crépuscule, mais plus tout à fait l’après-midi non plus, Mr Higgins aimait se promener autour du lac. Il lui arrivait de s’asseoir, d’observer la surface lisse de l’eau abritant encore et toujours les êtres de l’eau.
Le parc de Poudlard avait toujours fasciné, d’une certaine manière, le Directeur du prestigieux Collège. Jeune adolescent, il s’y réfugiait pour lire au calme. Plus tard, il y avait dragué, séduit et enlacé des jeunes filles… le parc avait une histoire particulière aux yeux du quinquagénaire et il était intimement convaincu que les choses n’avaient pas tellement changé en trente années et des poussières. Depuis la fenêtre de son bureau, il lui arrivait de regarder vers l’extérieur, il balayait alors des yeux la forêt interdite – où, bizarrement, depuis toujours, les élèves de Poudlard avaient toujours eu envie d’aller se balader – puis le parc, le lac, le terrain de Quidditch, les serres… L’école était située en un lieu privilégié, avec un environnement varié et instructif, et tout un tas de possibilités pour les apprentissages ou le sport.

Sulphu était persuadé, aussi que les autres écoles de sorcellerie du monde ne possédaient pas cette chance. Car c’était vraiment une grande chance d’avoir un tel endroit pour enseigner aux jeunes sorciers. Même le château, en lui-même, était quelque chose de formidable et de très intéressant pour la formation des jeunes esprits.
Et malgré l’inondation des étages supérieurs du château, Higgins gardait la foi et l’espoir : jamais Merlin ne laisserait une telle horreur demeurer là, ainsi. Il y avait forcément une solution. Sulphureus ne baissait pas les bras. Il avait essayé beaucoup de choses, rien n’avait bougé, mais cela ne l’empêchait pas de prendre le temps de réfléchir correctement à cet événement. Il y avait forcément une solution.

Jusqu’ici, rien ne changeait. Les étages condamnés ne subissaient guère trop de visites d’élèves – Salazar, pourtant, savait à quel point ces jeunes gens aimaient braver l’interdit… auraient-il soudainement eu une lueur de conscience ? – et les professeurs essayaient, eux aussi, de régler le problème. Cette affaire avait cependant très largement atteint la petite personne du Directeur. Il n’aimait pas se sentir impuissant, et contre cette inondation, il se sentait, justement, aussi impuissant qu’un ver de terre armé d’une cuillère à café pour sauver une population d’un raz-de-marée. Non, mais, sans blague, c’était horripilant d’avoir l’impression d’être inutile et vain. Surtout quand on occupait un poste à responsabilités.

Regardant le lac près duquel il passait, l’homme songea qu’il demanderait bien conseil, un jour ou l’autre, aux êtres de l’eau. Ceux-ci avaient peut-être une idée, voire une ébauche de solution au problème bassement humain qui sévissait dans l’enceinte du Collège.
Marchant d’un bon pas, prenant soin d’éviter les zones d’herbe qu’il jugeait glissantes, Sulphureus se dirigeait vers l’orée de la forêt interdite. Les centaures refuseraient d’apporter leur aide, mais peut-être avaient-ils une idée de la cause de tout cela… ou de la personne qui avait décidé d’inonder ainsi toute une partie du château.

Là, aux abords de la forêt, Higgins eut soudainement l’attention attirée par un bruit dans un bosquet proche de lui. Il n’était pas idiot, il savait bien que les bosquets étaient un endroit très prisé pour les jeunes gens désireux d’un peu d’intimité ou juste d’un endroit où ils pourraient faire leurs conneries de jeunes imbéciles à l’abri des regards. Mais Sulphureus n’était guère favorable à ce genre de comportements. Alors, il décida d’intervenir et pointa sa baguette dans la direction du bosquet, demandant d’une voix calme mais forte :

"Sortez de là. Je pense qu’il n’est pas digne d’élèves de Poudlard de se comporter comme des idiots dans les fourrés et les bosquets. Vous n’avez rien de mieux à faire, sans doute ?"

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